Intervention de Arnaud Schwartz

Réunion du vendredi 26 février 2021 à 9h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Arnaud Schwartz, président de France nature environnement (FNE) :

Comme en témoigne un sondage réalisé par l'ONU et l'université d'Oxford, les Françaises et les Français attendent des mesures fortes : 77 % d'entre eux considèrent la question climatique comme une priorité et 73 % d'entre eux souhaitent que des actions soient menées immédiatement.

France nature environnement, qui rassemble 900 000 personnes et 3 500 associations, ressent cette attente dans tous les territoires de l'Hexagone et outre-mer. Je suis persuadé que dans les prochains jours, vous allez recevoir des demandes d'amélioration de ce projet de loi – et vous y travaillez certainement. Les collègues qui viennent de s'exprimer vous ont fait part de leurs propositions et des marges de manœuvre possibles. Chaque réduction d'émissions de GES obtenue grâce à ce texte sera un réel progrès. Celui-ci permet d'ores et déjà des avancées, mais vous pouvez faire plus.

France nature environnement sensibilise chaque année 2 millions de personnes, au cours de sorties nature ou lors de débats et de conférences… L'appétence est grande. Nous touchons aussi bien le milieu scolaire que l'extra-scolaire, le milieu professionnel que l'extra‑professionnel. Nous avons envie d'apprendre et de comprendre, tout au long de notre vie, le monde dans lequel nous vivons.

Vous pouvez donc aider la société à progresser. Nous comprenons que vous êtes soumis à des pressions énormes qui s'expliquent notamment par un certain déficit culturel en matière de connaissances scientifiques. Au-delà de l'école primaire et secondaire, l'éducation dispensée dans les grandes écoles et à l'université est intéressante, mais nous ne devons pas oublier la formation tout au long de la vie et les activités extra-professionnelles auxquelles les adultes ont accès et par lesquelles ils peuvent être amenés à observer l'exemplarité, s'en inspirer et découvrir de nouvelles pratiques et connaissances.

De sorte qu'il importe de lancer une politique d'éducation nationale à la transition écologique qui ne soit pas tournée seulement vers le milieu scolaire. En effet, notre empreinte carbone est créée non seulement par les émissions françaises, sur lesquelles nous travaillons aujourd'hui avec ce projet de loi, mais aussi par les émissions importées qui représentent à peu près la moitié des émissions produites en France. Depuis une trentaine d'années, la France n'a pas beaucoup avancé sur cette question parce qu'elle a délocalisé son impact climatique.

Les comportements individuels, les achats et les choix de vie qui orientent aussi notre société peuvent donc, s'ils sont faits en conscience, changer l'économie française. Des citoyennes et des citoyens mieux éduqués et plus conscients favoriseront le développement d'activités en France et en Europe, permettant la transition de l'ensemble de l'économie. Je pense aux emplois et aux activités qui peuvent être développés grâce à une population mieux éduquée.

Au-delà des choix individuels, les choix collectifs que vous portez, vous législateurs, seront plus facilement acceptés, s'ils sont compris. Sachez que nous sommes là pour en discuter avec vous, aujourd'hui comme demain.

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