Le monde des associations environnementales est divers dans ses moyens d'action comme dans ses objectifs mais je salue votre engagement sans faille dans le cadre des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, dont est issu le texte que nous étudions aujourd'hui. Cet engagement a d'ailleurs conduit les conventionnels à reprendre bon nombre de vos propositions, pour certaines telles quelles – « sans filtre », pour utiliser une expression à la mode. Mais je suis surpris de constater, au fil des auditions, que beaucoup d'acteurs directement touchés par ces propositions n'ont pas été consultés par la Convention citoyenne, ou a minima, ce qui laisse craindre un certain manque de représentativité et, oserais-je le dire, un certain déséquilibre dans les solutions proposées. Quoi qu'il en soit, je suis convaincu que la transition écologique à laquelle nous travaillons sans relâche ne pourra se faire que si elle est économiquement et socialement acceptée tant par les entreprises que par l'ensemble des citoyens. Il est impossible de définir un nouveau modèle à marche forcée, sans l'adhésion massive du secteur économique et de la population. Je rappelle que le mouvement des gilets jaunes et précédemment celui des bonnets rouges sont nés de mesures environnementales qui avaient été démocratiquement décidées mais peut-être sans toute la concertation nécessaire avec les premiers concernés.
Ma question porte donc sur l'acceptabilité sociale des mesures que vous proposez. On y trouve beaucoup d'interdictions, d'obligations, et de nouvelles contraintes financières particulièrement difficiles à assumer en cette période de crise. Nous sommes tous conscients du bien-fondé d'un grand nombre de vos propositions, mais prenez-vous en compte leur acceptabilité sociale et économique ? Évaluez-vous leurs chances de réussite à cette aune ?