Nous parlons d'interdire certaines publicités non par idéologie mais parce que c'est efficace, comme le montrent un rapport de Greenpeace qui souligne l'inefficacité de l'autorégulation en ce domaine et un rapport des Amis de la Terre. Une méta-étude conduite aux États-Unis a démontré que la publicité augmente la consommation générale de 6,7 % dans ce pays ; c'est considérable. En France, on sait l'effet qu'a eu la loi dite « Evin », dont le principe était d'interdire toute publicité, même indirecte, pour le tabac, pour dénormaliser, pour ringardiser une consommation qui coûte très cher à l'État en termes de santé publique. La même chose vaut maintenant pour les véhicules polluants et les véhicules à énergie fossile : ils émettent beaucoup de gaz à effet de serre et cela va nous coûter extrêmement cher à long terme, comme le démontrent plusieurs études de banques internationales. L'interdiction de la propagande en faveur du tabac, adoptée dans une cinquantaine de pays, quand elle était limitée, a conduit à une baisse de la consommation d'environ 13 % par habitant ; cette réduction considérable lie directement la consommation de tabac à la publicité. Quand l'interdiction est générale, l'efficacité de la mesure est encore supérieure, avec une baisse de 23 % de la consommation.
C'est pourquoi nous proposons au mieux l'interdiction générale des publicités pour les véhicules et les transports à énergie fossile ou, a minima, comme le propose le WWF, une interdiction limitée interdisant les SUV ou des produits très polluants dont la consommation a explosé ces dernières années. Je rappelle aussi qu'au Chili, la consommation de sodas a chuté d'environ 23 % en dix-huit mois après l'adoption d'une loi interdisant les publicités pour les produits trop gras et trop sucrés – c'est une autre mesure proposée la Convention citoyenne pour le climat mais qui n'est pas reprise dans le projet de loi.
Je rappelle enfin que notre objectif n'est pas d'interdire la publicité en général mais celle qui est faite en faveur de produits polluants, pour la réorienter vers les produits vertueux, tel le vélo.