À la veille de l'examen de ce projet de loi, le groupe socialiste est attentif au conditionnement des aides publiques aux entreprises à un minimum de décence publique passant par l'inscription dans la stratégie nationale bas-carbone du respect des devoirs de vigilance et, simplement, de la loi de la République. Un autre critère est la lutte contre l'évasion fiscale. Nous souhaitons que les entreprises percevant des aides publiques ne pratiquent pas d'évasion fiscale. Quel est votre avis sur ces éléments de conditionnement de la dépense publique ?
En outre, en termes de prospective, nous sommes attentifs au lien entre les revenus trop bas empêchant des travailleurs pauvres de s'inscrire dans la transition énergétique et des revenus tellement élevés qu'ils encouragent des comportements destructeurs de la planète. Les 1 % les plus riches sont responsables de deux fois plus d'émissions que la moitié la plus pauvre de l'humanité. L'indécence des écarts de revenus est pour nous un sujet grave. Nous savons comment redistribuer l'argent. Nous avons démontré dans notre rapport d'information sur le partage de la valeur que grâce au mécanisme fiscal du « facteur 12 », il est facile pour les deux premiers déciles de salariés de redistribuer 233 euros en écrêtant les revenus à douze fois le salaire du premier décile, soit une importante redistribution de pouvoir d'achat. Comment mettre le pouvoir d'achat des classes populaires et du monde du travail au service de la transition énergétique ? Comment articuler des décisions publiques avec un travail à la source sur la réduction des inégalités dans l'entreprise pour en faire un facteur d'engagement des milieux populaires dans la transition énergétique ? Comment mettre un terme au grand gaspillage des super-privilèges et donner à ceux percevant moins que le revenu médian les moyens d'engager la transition énergétique ? Sur ce sujet peu documenté, les travaux syndicaux peuvent-ils éclairer le travail du Parlement ?