Lors de l'examen de ce projet de loi, je serai attentive aux conflits qui peuvent surgir entre nos objectifs en matière de lutte contre le dérèglement climatique et ceux que nous nous fixons pour préserver la biodiversité. L'artificialisation des sols soulève parfois de tels conflits.
À mon sens, la lutte contre l'artificialisation des sols a pour but de préserver – voire de restaurer – des ressources naturelles qui peuvent rendre un certain nombre de services, notamment pour lutter contre le réchauffement climatique. Viser une artificialisation zéro doit être un moyen, en aucun cas une fin. C'est pourtant parfois le cas.
L'article 51 impose une densité minimale dans les grandes opérations d'urbanisme. Cette densification ne risque-t-elle pas de se faire au détriment de la restauration de la biodiversité, de la renaturation et de la végétalisation ? La même question se pose au sujet de la reconversion et de la mobilisation des friches pour le logement. La finalité est bien de faire revenir la biodiversité et la nature en ville, pas uniquement de réduire l'emprise au sol.
Il est dommage que les mécanismes de compensation n'aient pas été plus développés pour atteindre l'objectif de zéro artificialisation nette, c'est pourtant une demande forte des collectivités et des entreprises. Le groupe Agir ensemble proposera d'améliorer ces mécanismes pour atteindre le bel objectif fixé par le texte dans ce domaine.