Intervention de Emmanuelle Wargon

Réunion du lundi 1er mars 2021 à 11h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Emmanuelle Wargon, ministre déléguée :

Permettez-moi de saluer à mon tour la mission d'information sur la rénovation thermique des bâtiments, dont les travaux éclairent nos débats.

À propos de la rénovation globale, je pense que le mieux est l'ennemi du bien. Il faut distinguer les biens en très mauvais état, très mal isolés, et les biens courants.

S'agissant des biens très mal isolés – appartenant aux catégories F et G – l'important est de démarrer des travaux et d'aller le plus loin possible. Les travaux doivent être suffisamment ambitieux, car ils coûtent cher et quitte à subventionner, il faut que l'ambition soit élevée. Mais pour avoir rencontré beaucoup de familles qui se sont lancées dans ces travaux, je sais qu'il est parfois très ambitieux d'amener un bâtiment classé G aux niveaux E ou D. Il n'est pas toujours possible ou souhaitable de ne financer que les travaux qui permettent d'aboutir à des classements très élevés, A ou B. Ces travaux ne sont pas toujours finançables par les ménages, même avec beaucoup de subventions.

Selon moi, la solution est l'accompagnement systématique pour les travaux dont les montants sont importants, ou qui concernent des biens extrêmement consommateurs d'énergie ou émetteurs de gaz à effet de serre. Il ne faut pas laisser des ménages se lancer dans des travaux d'un montant de 15 000 ou 30 000 euros sans accompagnement. La mission Sichel nous fera des propositions et nous pourrons travailler ensemble à leur traduction législative.

Conditionner l'octroi des aides à l'atteinte des niveaux A ou B me semble difficile. Dans de nombreux cas, ce résultat n'est pas possible, ou requiert un parcours de rénovation par étapes.

Quant aux biens moyens – étiquettes E ou D –, l'accompagnement est nécessaire dans certains cas. Il est toujours indispensable de changer de chaudière lorsque la précédente nous lâche, et il est bon d'accompagner les familles qui font un effort pour remplacer les chaudières à gaz par des pompes à chaleur ou des chaudières à granulés. Si ce n'est pas suffisant pour amener le bien au niveau basse consommation, ce n'est pas un problème, et je ne crois pas nécessaire de conditionner les aides à une rénovation globale car de toute façon, le rachat de chaudière aura lieu dans un bref délai.

Il faut inciter les rénovations les plus ambitieuses possible, et systématiser l'accompagnement des rénovations des passoires énergétiques, ou les plus coûteuses. Et nous pourrions nous interroger sur l'opportunité de les rendre obligatoires, sous certaines conditions.

Je partage l'objectif d'augmenter progressivement la part des rénovations globales par rapport aux rénovations par gestes, et de mieux les accompagner.

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