Intervention de Bruno le Maire

Réunion du lundi 1er mars 2021 à 17h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Bruno le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance :

Je veux redire toute l'importance que j'attache à définir, grâce au plan de relance, une économie durable et respectueuse de l'environnement. J'ai la conviction que cette crise peut aussi être l'occasion de changer notre modèle de développement économique et d'avoir une croissance plus respectueuse de l'environnement, avec moins d'émissions de CO2 – tel est, en tout cas, l'objectif poursuivi par le Gouvernement à travers le plan de relance.

Nous estimons que les collectivités locales, qui sont accompagnées à hauteur de 10,5 milliards d'euros par le plan de relance, disposent des moyens budgétaires suffisants. J'ai toujours dit que le vrai défi, sur le plan national comme à l'échelle européenne, est de mener à bien l'exécution du plan de relance et le décaissement des sommes prévues. L'application des plans de relance européens pourrait connaître du retard. Par ailleurs, il nous faut nous assurer que l'argent du plan de relance ira bien aux entreprises, à la recherche, aux collectivités locales. Il sera bien temps, d'ici à quelques mois, de faire une première évaluation, de regarder si un programme a besoin d'un soutien complémentaire.

S'agissant des poids lourds, la motorisation à l'hydrogène me paraît porteuse de grandes promesses. Je me suis rendu la semaine dernière avec Mme Barbara Pompili dans une entreprise, située à Albi, qui fabrique une motorisation hybride pour les bus des collectivités locales. Nous avons engagé 7 milliards d'euros en faveur de l'hydrogène. L'application de cette technologie aux transports collectifs et aux poids lourds est probablement l'un des volets les plus prometteurs des innovations en cours.

Quant au financement des mesures du projet de loi, 30 milliards d'euros sont affectés aux moyens destinés à accélérer la transition écologique, qu'ils concernent le fret, la SNCF, la prime à la conversion pour les véhicules électriques, l'hydrogène, la structuration des filières durables dans le domaine de la rénovation énergétique et en matière agricole. Je ne considère donc pas qu'il faille une loi de programmation budgétaire spécifique, laquelle serait redondante avec le plan de relance et n'aurait pas nécessairement la même efficacité. Je rappelle qu'il existe une loi de programmation pour la recherche, une loi d'orientation des mobilités ainsi qu'un plan d'investissement d'avenir, abondé de 20 milliards d'euros sur cinq ans. Nous avons déjà des trajectoires de long terme en matière de recherche et de mobilité qui nous offrent une visibilité suffisante sur le plan budgétaire.

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