L'article 9 du projet de loi propose une expérimentation appelée « Oui Pub ». Si la réduction de nos déchets est indispensable, nous nous interrogeons sur l'apport de ce dispositif à l'objectif principal, la réduction des gaz à effet de serre.
Supprimer la publicité papier – matière végétale –, c'est favoriser les publicités numériques, qui ne sont pas moins polluantes. C'est aussi faire fi de milliers d'emplois répartis sur notre territoire. Nous assistons à la disparition progressive des imprimeries, due à la baisse structurelle de la consommation de papier ainsi qu'à la délocalisation de la production d'imprimés Nous importons environ un tiers des imprimés publicitaires ; en 2019, le solde commercial des produits graphiques finis était de - 645 000 tonnes, au détriment de la balance des paiements et du bilan carbone.
Les papiers de l'imprimé publicitaire sont actuellement recyclés à 80 %, ils le seront à 100 % en 2023. C'est ce que prévoit la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (AGEC), qui contient en outre des mesures visant à durcir « Stop pub ». Ne devrions-nous pas laisser aux lois que nous votons le temps de s'appliquer ?
La filière du papier recyclé peut être un atout majeur de la politique de l'économie circulaire en France. La transition écologique ne doit-elle pas donner l'impulsion nécessaire à l'émergence de nouvelles filières industrielles françaises, comme le montre l'ouverture de l'usine de Douvrin, dans le Pas-de-Calais ?