Intervention de Bruno le Maire

Réunion du lundi 1er mars 2021 à 17h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Bruno le Maire, ministre :

La clef, c'est effectivement le lien entre transition écologique et transition industrielle, car les deux vont ensemble – je partage totalement votre analyse sur ce point.

Ces transitions iront certainement très vite. Prenons le cas de l'industrie automobile : ceux qui estiment que le développement du véhicule électrique prendra plusieurs décennies se trompent. Les chiffres montrent que la volonté des consommateurs de se tourner vers le véhicule électrique est réelle : la part de celui-ci est passée en quelques mois seulement de 1,9 % à 6 % du marché des véhicules neufs. Je suis certain que quand le réseau de bornes de recharge à grande vitesse sera suffisamment dense et que l'on aura réduit les coûts de production de ce type de véhicules – car, même avec la prime offerte par le Gouvernement, ils restent onéreux –, leur déploiement s'accélérera de manière stupéfiante. D'où un besoin de formation et de qualification des professionnels du secteur. Cela vaut aussi pour d'autres secteurs industriels, à commencer par ceux de l'énergie et de l'aéronautique.

Il est par conséquent indispensable que les salariés soient associés à ces mutations technologiques et environnementales. J'estime que ce qui est fait dans le cadre scolaire, dans les collèges et lycées, va dans la bonne direction. Les entreprises doivent aussi prendre part à cet effort. Par exemple Adhex, société de la Côte-d'Or qui fabrique des adhésifs industriels et que j'ai visitée dernièrement, forme en interne les personnes qu'elle embauche. Chacun doit contribuer à la formation et à la qualification.

Je partage donc votre objectif ; la divergence entre nous a trait aux moyens utilisés pour l'atteindre. Je suis, par principe, hostile à toute taxe supplémentaire, parce que la France est, de tous les pays développés, celui qui a le niveau d'imposition le plus élevé. Si l'on crée une taxe ou un impôt supplémentaire, on court le risque de fragiliser notre tissu industriel. Par ailleurs, beaucoup de moyens ont déjà été consacrés à la formation et à la qualification dans le plan de relance. Il faudra s'assurer, mois après mois, que cela est suffisant pour atteindre notre objectif commun, qui est d'accompagner les salariés dans ces mutations technologiques et environnementales.

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