. Je suis très favorable à la création d'un « rémunérascore » destiné à informer le consommateur de la juste rémunération de l'agriculteur. Encore faut-il le traduire légistiquement et le mettre en œuvre, sachant que l'établissement d'un prix est très difficile à réaliser. Le prix est actuellement fixé en marche arrière : on arrête un prix standard dont on retranche ensuite la valeur de services rendus, concernant par exemple le positionnement du produit sur les étals. La loi ÉGALIM propose de le construire en marche avant. Cette question fait l'objet d'une étude par M. Serge Papin, l'ancien P.-D.G. de Système U.
En tout cas, cette très belle idée devrait au moins faire l'objet d'une expérimentation. Certains l'ont déjà appliquée à des produits bruts, pour lesquels elle est beaucoup plus simple à mettre en œuvre. Je soutiens aussi des initiatives comme « C'est qui le patron ?! », mais il en existe beaucoup d'autres. Le succès qu'elles rencontrent souligne la demande du consommateur d'être informé de la rémunération de nos agriculteurs.
L'accompagnement du monde agricole dans la transition vers la réduction de l'emploi des engrais azotés passe d'abord par la recherche, dont relèvent les plans stratégiques confiés à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) ou les travaux sur la sélection variétale, dont la France est une championne mondiale – nous devons poursuivre en ce sens, notamment grâce aux ressources que vous votez chaque année dans le cadre du compte d'affectation spéciale développement agricole et rural (CASDAR).
Concernant le matériel, le plan de relance consacre 215 millions d'euros à l'agroéquipement ; celui-ci passe aussi par des projets régionaux comme les plans de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles (PCAE).
Enfin, vous connaissez mon attachement et celui du Président de la République au plan protéines végétales : il nous faut produire plus de légumineuses pour sortir de la dépendance au soja brésilien et proposer davantage de légumes secs à nos enfants ; en outre, en captant l'azote, une plante comme la luzerne réduit de facto l'effet des émissions et apporte au couvert du sol la teneur en azote nécessaire. Nous agissons en ce sens à la fois au niveau national, par le plan protéines végétales qui est doté de 100 millions d'euros, et dans le cadre de la politique agricole commune (PAC).