Cet amendement a une longue histoire mais je ne ferai pas un long exposé sur les enjeux de l'eau, qui ont déjà été évoqués.
Nos concitoyens ne sont pas toujours conscients que nous sommes déjà dans une situation de déficit sur une large majorité du territoire. Si nous ne prenons pas garde, nous manquerons d'eau en métropole dans les décennies à venir, sur le plan de la qualité et sur celui de la quantité, comme c'est déjà le cas à certains endroits.
Ce que ne sait pas le grand public, par ailleurs – on pense en général aux barrages, aux grands lacs naturels, aux rivières et aux cours d'eau –, c'est que la plus grande réserve d'eau potable, ce sont les nappes stratégiques souterraines. Or elles n'ont pas de statut juridique. Elles ne sont ni identifiées ni cartographiées, et par conséquent elles ne sont pas systématiquement protégées.
J'ai déposé une proposition de loi que beaucoup de collègues ici présents ont cosignée. Elle prévoit tout simplement que l'on identifie et cartographie ces nappes stratégiques sur tout le territoire national lors de l'élaboration des prochains schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), non pas pour qu'on ne puisse plus rien faire mais pour que tout le monde sache, en particulier les élus et les acteurs privés, que des richesses inestimables se trouvent à certains endroits, à quinze, vingt, trente ou quarante mètres de profondeur. Ce sont les ressources en eau des générations futures.
Comme je n'ai pas eu la chance de parvenir à inscrire cette proposition de loi à l'ordre du jour, je l'ai reprise dans le présent amendement. Si vous l'adoptez, ce sera un moment historique : nous donnerons enfin un statut juridique aux plus grandes réserves d'eau potable de notre pays.