Intervention de Barbara Pompili

Réunion du vendredi 12 mars 2021 à 21h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Barbara Pompili, ministre :

Le code minier impose l'utilisation des meilleures techniques disponibles pour préserver l'environnement, ce qui implique notamment d'être économes en ressources, donc, d'optimiser le traitement des gisements.

L'emploi d'un traitement des minerais aurifères plutôt qu'un simple criblage mécanique permet d'augmenter l'efficience des opérations minières. Le taux de récupération se situe au-delà de 90 % avec la cyanuration contre moins de 40 % avec les procédés mécaniques. À production égale, dans ce dernier cas, les conséquences sur la biodiversité sont plus importantes en raison d'un défrichage plus important, moins respectueux de la forêt amazonienne.

Le cyanure, contrairement au mercure, a l'avantage de ne pas persister dans l'environnement. Il ne s'accumule pas dans la chaîne alimentaire, contrairement aux métaux lourds ou à d'autres produits chimiques. C'est toutefois un produit toxique, dont le stockage et la manipulation peuvent présenter des risques pour l'environnement. Malheureusement, des accidents sont déjà survenus Des stockages d'effluents liquides ou semi-liquides sont nécessaires. Ils nécessitent les mêmes mesures de précaution et de réduction des risques, afin de garantir la stabilité et l'étanchéité des ouvrages dans le temps.

La révision de la directive du 15 mars 2006 concernant la gestion des déchets de l'industrie extractive a pris en compte l'accidentologie récente pour imposer des mesures de gestion des risques, qui sont aujourd'hui les plus strictes au monde. Nous devons naturellement essayer de trouver les meilleures solutions de remplacement possibles. C'est pourquoi, à l'été 2018, le Gouvernement a demandé à l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) et au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) d'effectuer une revue des technologies de substitution. Malheureusement, la lixiviation au thiosulfate ne fonctionne pas pour les gisements non carbonatés, comme c'est le cas en Guyane.

C'est la raison pour laquelle je vous demande de retirer les amendements. À défaut, j'émettrai un avis défavorable, non parce que le cyanure est la panacée, mais parce que nous travaillons pour trouver des solutions de remplacement pouvant permettre de se passer du cyanure. Tant que nous ne les avons pas, nous ne pouvons pas nous en passer, à moins d'interdire l'extraction minière et aurifère en Guyane, ce qui est un autre débat.

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