Le rapport, publié il y a quelques jours, du collectif SUPAERO-DECARBO a ceci d'intéressant qu'il démontre les compétences techniques du secteur aéronautique. Soit on croit au progrès technique – pour les vaccins, pour l'aéronautique, pour tout –, soit on n'y croit pas, pour tout.
L'industrie aéronautique est tournée vers la défense et 60 % de ses métiers sont spécifiques : il n'y a pas de transfert aisé vers des industries telles que le ferroviaire ou les télécommunications.
Par ailleurs, le secteur du numérique pèse d'ores et déjà plus que celui de l'aéronautique, et sa croissance est beaucoup plus forte. De 4 % actuellement, la part des émissions de gaz à effet de serre dont il est responsable devrait monter à 9 % d'ici à 2025 et doubler d'ici à 2030. Si l'on appliquait votre philosophie d'interdiction et de régulation de l'exercice de libertés fondamentales, quel sort serait réservé au numérique, sachant que les vidéos en ligne représentent 60 % des pratiques du secteur ? Comment finirait l'histoire avec ce quota carbone individuel défendu par Thomas Piketty et d'autres ? On commence par interdire aux gens de se déplacer, puis on régule leur bande passante en ligne… Comment cela finit-il ?
Nous avons des compétences extraordinaires pour transformer les secteurs. Nous bénéficions, dans le domaine aéronautique, d'une industrie d'envergure mondiale, qui dispose de compétences extrêmement spécialisées, d'un niveau très élevé. Par le progrès technique et par des incitations et des régulations économiques, sociales et politiques, nous assurerons cette transformation globale. J'ai du mal à voir la cohérence entre ce que vous prônez pour le secteur aéronautique et ce que vous proposeriez pour d'autres secteurs.