Faisons un peu d'agronomie : quel que soit le mode de culture – bio ou traditionnel –, il faut trois unités d'azote pour produire 100 kilos de blé. L'apport en azote peut se faire sous forme minérale ou sous forme d'effluents. Tous les apports produisent du nitrate et celui-ci se transforme en protoxyde d'azote. C'est particulièrement sensible avec le lisier : l'odeur qu'il dégage est liée à l'évaporation, lors de laquelle est produit le protoxyde d'azote. Ce qu'il faut juger, ce n'est pas la quantité d'azote apportée, c'est le bilan de la production de protoxyde d'azote.
Il reste 300 000 fermes en France, et toutes stockent des ammonitrates – c'est le cas de la mienne. Or il n'y a pas 300 000 explosions par an ! L'utilisation de ces produits est raisonnée. Certaines pratiques peuvent se révéler dangereuses et doivent donc évoluer, mais arrêtons de diaboliser les agriculteurs : ce n'est pas ainsi qu'il faut s'y prendre.