Monsieur le ministre, Monsieur Turquois, vos réponses étaient parfaitement caricaturales.
J'ai pris la peine de dire que les agriculteurs étaient les premiers concernés par le danger. Par ailleurs, je n'ai jamais prétendu que l'on venait de découvrir le problème. Au contraire, j'ai dit que l'on connaissait les risques depuis longtemps. Il ne s'agit pas non plus de stigmatiser les agriculteurs : je souhaite qu'ils soient accompagnés. Si l'on instaurait une taxe assortie d'un fonds, on pourrait utiliser celui-ci pour proposer un accompagnement.
Vous considérez qu'il faut procéder par incitation. On en connaît le résultat. La stratégie nationale bas-carbone, à laquelle vous vous êtes référé, requiert une réduction de 30 kilos d'engrais synthétiques par hectare sur les terres agricoles entre 2010 et 2035. Or, entre 2007 et 2017, on a observé un accroissement de l'usage des produits visés : il est passé de 80,6 kilos à 83,9 kilos d'azote par hectare. L'incitation n'est donc pas la bonne solution. L'Autriche, qui a créé une taxe et a dédié l'ensemble du fonds abondé par ce moyen à l'accompagnement des agriculteurs, a obtenu des résultats bien plus probants. Il ne s'agit pas de stigmatiser les agriculteurs : il y va de la maîtrise du risque et de la capacité à faire bifurquer le modèle agricole, ce qui est absolument impératif.