J'ai la profonde conviction qu'il y a quinze ans, le monde agricole a subi une OPA de la forêt. Et c'est un amoureux des forêts qui le dit ! Si vous demandez où est capté le CO2 dans la nature, tout le monde vous répond : dans la forêt. La réalité est que le premier réservoir de carbone est la mer, le deuxième est le sol. Dans les mécanismes de compensation carbone, volontaires ou obligatoires, aucune création de valeur n'est prévue pour la captation de carbone dans le sol de nos agriculteurs, alors que c'est le cas pour la forêt ou l'agroforesterie.
La stratégie « quatre pour mille » est née d'une intuition et d'une volonté politique fabuleuse, lancée par la COP21 et reprise par Stéphane Le Foll, qui est aujourd'hui président de cette initiative. Je le félicite ; il faut continuer et je suis un ardent défenseur de cette cause. Nous avançons rapidement. La labellisation carbone permettra de déposer des certificats de compensation carbone pour créer de la valeur par la captation de carbone et accélérer massivement ce processus. Il s'agit de sujets agronomiques, comme en attestent nos propos sur la luzerne et les protéines.
Les jeunes agriculteurs ont par ailleurs la volonté de travailler ardemment sur cette question. Dans le cadre de France relance, nous consacrons précisément 10 millions d'euros pour financer des bilans carbone à l'échelle des exploitations. Nous pourrons ainsi identifier les moyens de captation.
C'est un sujet essentiel sur lequel je suis pleinement mobilisé. Il n'est pas codifié dans l'article 65, mais je vous remercie de l'évoquer.