Nous proposons d'engager une réforme des labels « agriculture biologique » (AB) et « haute valeur environnementale » (HVE). Ils ont été conçus à une époque où la consommation de carbone n'était pas essentielle. Et la question sociale n'était pas un sujet : les pionniers étaient imprégnés de l'esprit coopératif et de l'éthique du partage de la valeur.
Aujourd'hui, des dérives menacent ces labels. Les transports d'intrants ou le chauffage des serres montrent que la sobriété en carbone n'est plus une évidence pour l'agriculture biologique. Il peut même devenir indispensable de la mesurer. Il en va de même pour la haute valeur environnementale : on mesure – mal – le recours aux produits phytosanitaires, mais on ne dit rien du carbone.
Plutôt que de faire des labels sur le carbone sans prendre en compte les enjeux de biodiversité ou de maîtrise de la phytopharmacie, il serait bon de rénover ces deux cahiers des charges. L'existence d'un cahier des charges AB propre à la France ouvre la possibilité d'adopter une réforme nationale qui puisse inspirer l'Europe. Quant au label HVE, il est à notre main.