On peut afficher de hautes ambitions écologiques et insérer des grands mots dans la loi, voire dans la Constitution, mais sans expertise humaine pour mener à bien cette bifurcation écologique et solidaire, l'État ne pourra jamais réaliser ses ambitions. Je veux évidemment parler de la saignée en cours au ministère de la transition écologique, qui a été nommé champion de la baisse d'effectifs. On le voit aussi à l'Office national des forêts (ONF), à Météo-France, ou encore au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA). Pourtant, nous avons impérativement besoin de moyens humains. Nous avons pu le constater à l'occasion de deux incidents majeurs qui se sont produits ces deux dernières années, l'incendie de la station d'épuration d'Achères et celui de l'usine Lubrizol à Rouen.
Vous avez annoncé, madame la ministre, un renforcement des contrôles et des inspections de sites industriels. Vous vous êtes notamment engagée à augmenter de 50 % les inspections d'ICPE, dont le nombre serait porté de 18 000 à 27 000 par an. Or, suite à l'accident de l'usine AZF, ce chiffre était remonté à 30 000 inspections par an en 2006. Cela veut dire qu'il y aura moins d'inspections à la fin du quinquennat Macron qu'il n'y en avait en 2006, ce qui est tout de même extrêmement regrettable.