Beaucoup de mes collègues soutiennent qu'il s'agit d'une loi importante, urgente, courageuse. Ce n'est pas du tout mon avis. Pourquoi présenter ce projet de loi, et pourquoi maintenant ? L'urgence dans notre pays est plutôt sanitaire et économique.
Depuis le mois de mars, on me parle des hôpitaux, des commerçants, de la souveraineté numérique, mais pas du tout du problème de laïcité. J'ai l'impression que notre matinée est la continuation de tous les propos que j'entends sur tous les plateaux de télévision… Ce n'est pas ce qui se passe dans les territoires. Comme le disait Jacques Chirac à Jean-Pierre Raffarin : « Le rassemblement avant la réforme. » Voilà qui devrait vous parler, monsieur le ministre ! J'ai l'impression que ce projet de loi réveille les antagonismes – les terroristes, les séparatistes, les islamistes – mais n'apaise pas la société. Les forces de l'ordre sont à bout, et en tant que ministre des cultes, votre rôle est aussi d'apaiser.
Comment allez-vous me convaincre que c'est le moment de proposer une telle loi ?