Intervention de Benoît Teste

Réunion du mercredi 13 janvier 2021 à 9h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la république

Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) :

Vous me donnez tout de même l'occasion de rectifier. Selon nous, en l'état, ce projet de loi pose davantage de problèmes qu'il n'en résout, puisqu'il risque de susciter des clivages alors que nous avons besoin d'apaisement. Cela ne vaut pas pour tous les articles du texte, puisque j'ai souligné que certaines dispositions nous agréaient. Néanmoins, globalement, nous avons l'impression que ce projet de loi penche plutôt du côté des mesures répressives que des mesures qui, par exemple, nous paraîtraient nécessaires pour renforcer l'école publique sur l'ensemble du territoire. Autrement dit, de nombreuses mesures positives nous semblent absentes de ce projet de loi.

Les retours des infirmières scolaires sont concordants avec mes précédents propos, à savoir qu'il existe un haut niveau de préoccupation, de nombreuses personnes venant les consulter pour des problématiques liées aux pressions des familles. Ces personnes trouvent dans l'espace scolaire un espace pour être écoutées et conseillées en toute discrétion, avec le bénéfice de neutralité de l'infirmière scolaire. Les retours que nous avons collectés témoignent d'un appel à renforcer ce travail, notamment en zones d'éducation prioritaire, où les infirmières manquent de temps pour gérer l'ensemble des sollicitations des élèves. Cet indicateur nous permet d'établir que la problématique est aujourd'hui importante, bien que les infirmières s'efforcent d'y faire face.

Enfin, si nous avions effectivement manifesté notre opposition à la loi de 2004, nous avions adopté une position équilibrée, avant d'approuver l'équilibre finalement trouvé. Aujourd'hui, la question semble tranchée, à la fois dans la loi et dans son application. D'ailleurs, nous notons que la contestation s'est amenuisée, et que les atteintes à la laïcité sont moins nombreuses, puisque de moins en moins d'élèves souhaitent continuer à porter le voile. Nous en appelons toutefois à la prudence et à ne pas rouvrir, par exemple, le débat sur le voile à l'université. Cela ne nous semblerait guère raisonnable, sachant que l'équilibre qui a été trouvé nous paraît relativement satisfaisant.

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