Intervention de Robin Reda

Réunion du vendredi 15 janvier 2021 à 15h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda :

Merci, M. le président, et merci, M. Henri Peña-Ruiz, pour votre présence et votre exposé. J'ai trois questions que je vais essayer de formuler rapidement. Vous avez commencé à répondre à la première, mais j'aimerais que vous développiez encore. Elle concerne le principe de laïcité qui est perçu par une partie des élites universitaires et par certains de nos concitoyens comme une forme de domination. Dans le portrait qu'un quotidien national vous consacrait l'année dernière, il était dit que vous ne vous rendiez pas bien compte de la dégradation de l'état des lieux intellectuel. Je parle de toute cette mouvance qui présente la laïcité un racisme d'État et qui, à mon sens, forme une déviance, qui n'est pas à l'honneur de ses orateurs. Je vous repose la question que mon collègue précédent vous a posée. Vous n'y avez pas réellement répondu. Que pensez-vous de ce projet de loi ? Pour vous, est-il utile, nécessaire, urgent ? Au-delà des points que vous avez cités, pensez-vous qu'il s'inscrit dans un calendrier important pour la défense de nos principes républicains de laïcité ?

Ce projet de loi aurait pu s'appeler « projet de loi de lutte contre les séparatismes, contre les communautarismes ». Le terme a été abandonné pour sa difficulté conceptuelle et sa difficulté de le définir. On peut le comprendre. Il est difficile de définir le communautarisme. Avez-vous des éléments de définition de ce qui pourrait mesurer un communautarisme ? On sait depuis Raymond Aron, et cela a été repris par ensuite par Dominique Schnapper, que dans tout État, même homogène, il existe forcément des sous-groupes, auxquels les individus ont conscience d'appartenir, ce qui ne les exclut pas d'appartenir à la communauté nationale. En réalité, nous avons le sentiment que certaines communautés posent plus problème que d'autres parce qu'elles n'ont pas intégré que la République était au-dessus de ces communautés d'identité, de langue, d'origine, etc.

Ma troisième question sera rapide aussi. Vous avez beaucoup évoqué l'universalisme. On a abandonné en France la politique d'assimilation dans nos politiques d'intégration des citoyens immigrés. Ne pensez-vous pas que l'universalisme est l'autre nom d'une politique d'assimilation qui ne s'assume plus dans notre pays et qui n'est plus capable de faire partager les valeurs républicaines à ceux que nous accueillons dans notre pays ?

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