Il me semble que vous avez raison. Nous trouvons également des idéologiques d'origine kabyle ou berbère, dont un très connu, franco-marocain et très proche des thèses d'Al Qaida, qui publie énormément et qui a une certaine influence dans les milieux universitaires. Néanmoins, il est tout à fait vrai que les identités héritées du passé, la langue, la culture berbère, etc. constituent des obstacles. En Algérie, pendant la « décennie noire », la revendication berbère a été utilisée par le régime – après l'avoir largement réprimée – comme un rempart face à l'islamisme. Il est vrai que les identités héritées historiques, les liens d'ethnicité forts peuvent faire obstacle et représenter une force face à l'islamisme. Cela n'empêche pas l'existence d'islamistes dans ces milieux, mais tout ce qui relève de la réactivation de ces héritages peut faire largement barrage à ces mouvances. C'est notamment le cas, à Saint-Denis, d'éléments kabyles extrêmement laïques et tout à fait hostiles aux mouvements islamistes. La France a aussi utilisé cet outil, cette ressource pendant la période coloniale, ce qui nous expose au risque de s'exposer au reproche de réactiver de vieilles tactiques de contrôle colonial. Néanmoins, tous les éléments qui vont dans le sens d'une affirmation collective où le référent religieux n'occupe pas la place primordiale sont bons à prendre. En effet, le fait communautaire est tout à fait reconnu en France. Contrairement à la caricature anglo-saxonne, il est tout à fait possible d'assumer le fait communautaire et d'être citoyen, à partir du moment où ce fait communautaire ne vient pas contredire le modèle de citoyenneté. La République est une synthèse de tous ces éléments, dépassés au moins par l'adhésion au socle de valeurs communes. En ce sens, je suis largement d'accord avec vous. Pouvez-vous me rappeler votre première question ?