Pour le dire vite, car nous sommes en fin de la semaine et nous sommes tous fatigués, cette loi est une première étape. Je pense que ceux qui l'ont conçue savent bien qu'elle ne résoudra pas toutes les difficultés, mais qu'elle pourra donner des premiers outils pour contrecarrer l'islamisme. Dans un deuxième temps, un effort devra être réalisé afin de donner des perspectives à ces populations, pas nécessairement par le biais d'une loi ou d'un effort réglementaire.
J'utilise ici le terme « ces populations » sans aucun mépris, car j'ai constaté qu'il existe une demande. Je n'ai ainsi rencontré aucune difficulté à composer mon équipe de recherche, qui était issue de ces mêmes quartiers. J'ai indiqué à ses membres que nous allions travailler sur l'islamisme et être accusés d'islamophobie, l'accusation ayant précisément pour rôle d'empêcher la distinction entre l'islamisme et l'islam. Étant eux-mêmes musulmans, je voulais qu'ils soient à l'aise avec cette problématique. Tous m'ont répondu qu'ils luttaient précisément contre ces acteurs qui, au nom de la foi, propagent des conceptions qu'ils n'acceptent pas. Je n'ai eu aucune difficulté à trouver ces personnes pour enquêter avec moi. J'ai réalisé ce travail à très petite échelle, mais je crois que si des perspectives sont offertes, la demande d'exercer pleinement sa citoyenneté et son appartenance à la France sera remplie. Pour ce faire, il est toutefois nécessaire que les mécanismes concrets qui empruntent à l'adversaire, mélangeant le cognitif et l'affectif dans de nouvelles formes collectives, puissent exister. Cela ne passera pas nécessairement par une loi. Cet effort demande de l'imagination et du travail, mais nous n'avons pas le choix.