Le Président de la République a dit aux Mureaux, le 2 octobre dernier, que le problème était le séparatisme islamiste. C'était un point de départ intéressant mais il n'en est pas question à l'arrivée, ou peu. La référence qui figurait dans le titre du projet de loi a même été gommée. Exit, donc, le séparatisme, mais aussi tous ses ferments, notamment le premier d'entre eux, qui est le monde carcéral. J'ai déposé plusieurs amendements à la loi de 2009, qui prévoyait un encellulement individuel afin d'éviter l'endoctrinement en groupe, mais ils ont malheureusement été déclarés irrecevables.
À quoi sert un texte qui évite l'essentiel ? Nous avons été noyés sous une avalanche d'auditions pour donner l'apparence d'une ouverture, tout cela pour en arriver à une sorte de débat limitatif. Je pensais que ce texte pouvait nous rassembler autour des valeurs de la République. Or un rassemblement, monsieur le garde des sceaux, se construit : cela ne se décrète pas. Ce texte tiède est sacrifié sur l'autel d'un juridisme strict et dévoyé concernant l'article 45 de la Constitution : nos amendements ont un lien direct ou indirect avec le projet de loi.