Intervention de Éric Ciotti

Réunion du mardi 19 janvier 2021 à 17h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Dans ce débat essentiel, madame Brugnera, il n'y a pas d'attitude irrespectueuse, ou alors je pourrais retourner l'argument : l'irrespect, les étudiants qui ne portent pas de signe religieux ostensible et à qui sont imposées les marques d'une appartenance religieuse le subissent aussi. Le respect marche dans les deux sens.

Si j'entends la logique de M. Bournazel, c'est la République qui doit s'adapter à une règle religieuse, quelle qu'elle soit, et donc aux règles de l'islam – en admettant que ce dont nous parlons soit une de ses règles d'ailleurs, puisque le débat existe. Mais non ! C'est à la religion, quelle qu'elle soit, et notamment à l'islam, de s'adapter aux lois de la République. C'est cela l'idée qu'il faut défendre. Il faut le faire avec courage. Je sais que c'est difficile, que cela peut susciter des tensions, mais où en serons-nous dans dix ans si nous n'avons pas ce courage aujourd'hui ? Je pose la question en pensant à ceux qui l'ont eu en 2004.

Pour finir, je veux citer trois auteurs que je respecte et dont j'ai pu soutenir certaines positions, même si je ne partage pas leurs engagements actuels. D'abord, le ministre de l'éducation nationale, selon lequel le voile n'est pas souhaitable dans notre société. Ensuite, le ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti, disant hier que le voile peut signer l'asservissement et qu'il peut aussi signer un choix. Tolérer quelque chose qui signe un asservissement, cela me semble choquant. Et enfin vous-même, monsieur le ministre, écrivant dans Plaidoyer pour un islam français. Contribution pour la laïcité en 2016 « La multiplication des signes ostentatoires religieux à l'intérieur même des cours de l'enseignement public supérieur pose la question du prosélytisme. »

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