On pourrait aussi condamner de ce point de vue le prosélytisme. Je suis d'accord avec M. de Courson, ce n'est pas parce que quelqu'un porte une croix, une kippa ou encore plus un foulard – qui à coup sûr est un signe ostensible, contrairement à la croix qui est un signe visible, mais c'est un autre sujet – que les autres vont changer de religion, ou alors c'est faire peu de cas du libre arbitre de chacun. On ne change pas de religion parce qu'on croise un foulard.
C'est donc un débat noble, qu'il ne faut pas sous-estimer. Il faut démontrer que votre proposition ne peut pas être un parallèle de la loi sur l'école, et qu'en revanche elle peut être un changement fondamental de la laïcité, qui a sa place dans un texte constitutionnel, pas dans une loi ordinaire. Vous vous demandez où nous en serons dans dix ans. Pour ma part – mais peut-être nous payons-nous de mots, peut-être que, comme vous le pensez, ce sera de pire en pire – j'espère que dans dix ans l'énorme travail fait par l'Education nationale, le texte que nous élaborons ici, les possibilités que nous créons de lutter contre l'islamisme politique auront abouti à une nette baisse d'intensité. On peut l'espérer. Quoi qu'il en soit, vous pouvez parfaitement choisir de modifier la Constitution, car c'est à ce niveau que se placent vos propositions.