Il y a une forme d'ambiguïté dans nos échanges. Les usagers de l'école, ce sont les élèves, pas les parents ou les accompagnateurs. C'est l'intérêt de l'enfant qui doit être pris en compte, et non celui de l'adulte qui voudrait afficher tel ou tel signe.
Lors des auditions, M. Henri Peña-Ruiz, notamment, nous a dit que l'école est la deuxième vie de l'enfant, après sa famille. Il faut respecter cette deuxième vie parce qu'elle offre ce que la philosophe Catherine Kintzler a qualifié de « chance de dépaysement ». L'école publique accueille des mineurs, vulnérables, en construction ; elle les instruit, pour en faire des citoyens libres, maîtres de leur jugement. Les élèves doivent donc être protégés contre le prosélytisme.
Le code de l'éducation est clair : les sorties scolaires ont une finalité pédagogique et éducative. Ce sont des missions de service public. L'argument selon lequel la neutralité des accompagnateurs serait dirigée contre les mamans voilées me révolte, à titre personnel. Je l'ai dit à plusieurs reprises, il ne s'agit pas de la finalité que nous voulons atteindre. Le respect de la liberté et de la diversité des convictions des familles exige la neutralité des adultes, enseignants ou encadrants. Tel est l'objet de notre amendement CS1538.