Sauf erreur, il n'y a pas eu de morts à Notre-Dame, car les services sont intervenus.
Ce n'est pas parce qu'il y a des attentats d'extrême droite, madame Le Pen, qu'on en fait tout le temps le procès à l'extrême droite.
Si vos arguments sont à la limite de pousser vers les islamistes toute personne qui se dit musulmane croyante alors qu'elle respecte les lois de la République, effectivement, on ne sera pas très loin de la guerre civile que vous évoquez. Mon grand-père priait Allah ; il est mort pour la République, dans laquelle il croyait. Certaines femmes voilées étaient aussi des épouses de harkis.
L'argument consistant à dire que, au motif que des attentats meurtriers sont commis au nom de l'islamisme, il faut supprimer tout signe religieux musulman dans l'espace public, me paraît à tout le moins simpliste, pour ne pas dire simplet. Cela ne fait que pousser vers les islamistes ceux qui voudraient refaire l'oumma – la communauté des croyants –, non pas au nom du culte mais au nom d'une idéologie. C'est jouer les idiots utiles. Cela ne rend pas service à la République.
Du reste, madame Genevard, vos exemples disent l'inverse de ce que vous prétendez démontrer. Ce que vous dites à propos du football est prévu dans le texte : c'est le principe même du contrat d'engagement républicain. Je ne nie en aucun cas la difficulté que vous évoquez : c'est précisément pour cela que nous proposons ces dispositions. Qu'il y ait du communautarisme et de l'entrisme communautaire dans le sport, chacun le constate. Avec l'article 6, aucune association utilisant ne serait-ce qu'une partie du domaine public – les vestiaires d'un club de football, par exemple – ne pourra être subventionnée si elle contrevient aux principes républicains.