La laïcité repose sur deux piliers : la neutralité de l'État et la liberté absolue de conscience. Ayant été maire de Sarcelles pendant vingt ans, j'ai eu la chance de fréquenter les trois grandes religions monothéistes, qui n'ont pas forcément la même conception de l'égalité homme-femme que la nôtre. Quand vous entrez dans une synagogue ou une mosquée, les femmes sont séparées des hommes, cachées à la vue. Certaines femmes de ma commune ne me serraient jamais la main pour respecter une loi religieuse. Cela peut me choquer en tant qu'individu, mais l'élu que j'étais s'interdisait de faire un commentaire, en application du principe de neutralité de l'État.
Si l'on va vers l'égalité homme-femme, ce que l'on peut souhaiter, alors arrêtons de dire que l'on est dans une République laïque qui respecte la liberté absolue de conscience, parce que certaines religions ne respectent pas l'égalité homme-femme. Il faut l'accepter, il faut l'entendre. Dès lors qu'on ne m'impose pas cette inégalité homme-femme, dans une République laïque, chacun croit ce qu'il veut. Je peux comprendre que l'on souhaite inscrire le respect de l'égalité homme-femme dans un contrat, mais cela ne respecte pas la liberté absolue de conscience de ceux qui ne respectent pas ce principe – et je ne parle pas que de la communauté musulmane, loin de là !