Nos discussions depuis plus d'une heure sur la laïcité montrent combien il est important de définir celle-ci. Il aurait fallu avoir le courage de le faire à l'article 1er, pour clarifier ce qui sous-tend la notion, à l'intention des personnes appelées à mettre en œuvre le dispositif. Vous êtes clair sur ce point, monsieur le ministre ; vos éclaircissements méritent d'être inscrits dans le texte.
Quant à la notion de sauvegarde de l'ordre public, sur laquelle porte l'amendement CS1140, elle inquiète beaucoup les associations. L'une d'elles, qui m'a contactée, distribue une soupe populaire dans une petite ville de ma circonscription ; elle se demande si sa responsabilité sera engagée dans l'hypothèse où les choses se passeraient mal, pour quelque raison que ce soit. Une autre, diocésaine, fait un gros travail d'accueil de personnes étrangères en situation irrégulière qui, ensuite, s'insèrent – certaines ont pu ouvrir un restaurant syrien avant la crise sanitaire. De telles associations, qui agissent en mobilisant les citoyens, parfois en organisant une manifestation statique devant une préfecture, vont-elles être inquiétées ? Leurs actions sont pourtant essentielles et conformes aux exigences de la République : elles assurent un accueil dont l'État ne peut se charger et permettent à des familles de s'insérer au lieu d'errer, ce qui poserait beaucoup plus de problèmes d'ordre public et de questions sur l'idéal de fraternité.