Cet amendement tend à maintenir le principe de la liberté, qui s'exprime par un régime de déclaration et non d'autorisation, la déclaration donnant lieu à un contrôle. Il y a une différence entre exercer une liberté sans lever le doigt pour en demander l'autorisation et exercer une liberté après en avoir demandé l'autorisation. Nous n'avons pas la même conception de la liberté mais ce n'est pas notre seule divergence. J'ai été très surpris par votre vision de la famille. Vous dites, monsieur le ministre, qu'il faut préserver l'enfant des pressions qui l'empêcheraient de développer sa liberté et qu'il doit sortir de sa famille. Quelle image avez-vous donc des familles ? Croyez-vous que ce sont elles qui privent de liberté leur enfant ? Vous dites encore que l'enfant doit connaître la société. Mais que croyez-vous ? Les familles font vivre leur enfant dans la société, les font participer à des activités sportives, culturelles. Beaucoup d'entre elles ont été choquées d'entendre, pour reprendre les propos de l'un de vos prédécesseurs, dans la continuité duquel vous vous inscrivez, que pour émanciper un enfant, il fallait l'arracher au déterminisme, y compris familial. Est-ce là, votre vision de la République ? Est-ce à la République de définir, toute seule, l'intérêt supérieur de l'enfant ? Ne croyez-vous pas que les familles ont, elles aussi, leur mot à dire ? Une conception de fond nous oppose. Il n'est pas étonnant que M. Peu ait voté contre la suppression de l'article car c'est une vieille demande communiste d'inscrire non pas une obligation d'instruction mais de scolarisation.