L'amendement CS291 vise également à compléter le titre du projet de loi. Conforter les principes républicains, c'est une chose, mais il faut y ajouter « la lutte contre l'islamisme radical, politique et séparatiste ». Ce texte a changé plusieurs fois d'intitulé ; malheureusement, le fondement même de son élaboration a disparu. Bien que la loi doive avoir une portée générale, la peur de nommer les choses pour éviter de stigmatiser le dévoiement extrême d'une religion conduit à des amalgames et des dommages collatéraux.
Ce texte est indispensable, mais il manque d'ambition. Malheureusement, il rate parfois sa cible. On oublie la lutte contre l'islamisme politique, radical et séparatiste. On ne s'exprime pas sur l'immigration, sur les partis politiques, sur les symboles de la République, sur le milieu carcéral et la radicalisation en prison. On ne parle pas de la formation aux principes républicains ni de la prévention contre la radicalisation. On ne dit rien sur l'école publique et peu de choses sur l'université. Lutter contre le séparatisme islamiste, ce n'est pas seulement restreindre nos libertés ; c'est aussi et surtout consacrer les moyens nécessaires à la formation, au contrôle, à la sécurité et à la protection des Français. Il faudra aussi être ambitieux et, un jour, décider de modifier la Constitution, puisque nous nous sommes vu opposer l'inconstitutionnalité potentielle de certaines de nos propositions. La menace est bien présente. Il serait grand temps de protéger efficacement les Françaises, les Français et la République.