Nous disons souvent que le cœur battant de la démocratie se situe dans l'hémicycle, mais les échanges que nous avons eus en commission étaient riches et très sincères, à tel point que nous nous sommes dit des choses que nous n'avons peut-être pas l'habitude de partager.
Chacun sait que ce texte trouve son origine dans le discours du Président de la République sur le séparatisme. Si ce terme ne se retrouve pas dans le titre, c'est parce que la lutte contre le séparatisme dépasse le cadre de ce projet. Il ne s'agit pas d'un texte de répression, de coercition. D'autres lois ont déjà été votées contre le terrorisme ; dans ce domaine, je ne pense pas que la majorité ait à pâlir de son bilan ni de son action.
Nous avons voulu commencer à restaurer le pacte républicain. La base de ce pacte, c'est que les uns et les autres se sentent bien dans leur rôle de citoyen, qu'ils puissent pratiquer leur religion librement, et que ceux qui n'en ont pas ne subissent pas des obligations disproportionnées ou indues eu égard à leur liberté de conscience. Les outils que nous mettons en place nous permettent de trouver une forme de tranquillité publique, d'assurer un meilleur fonctionnement des cultes et d'éviter le développement de la haine en ligne.
Encore une fois, ce projet de loi n'est pas l' alpha et l' oméga de la lutte contre le séparatisme. Il y aura le volet social, celui de la mixité et celui de l'égalité des chances. Ce sont toutes ces actions, engagées sur tous les plans et dans le cadre de différents textes, qui nous permettront d'être efficaces et de réintégrer dans la République ceux qui s'en éloignent, pour des raisons identitaires, parce qu'ils ne comprennent pas le contrat républicain ou parce qu'ils ont l'impression que ce contrat n'est pas respecté à leur égard. Ces personnes sont manipulées par des gens qui, jusqu'à maintenant, savaient très bien utiliser tous les artifices, toutes les failles et tous les angles morts de notre système pour s'y introduire en vue de le détruire. Nous avons fait œuvre utile en commission, nous referons bientôt œuvre utile en séance : les débats seront vifs, mais c'est parce que nous touchons au cœur de notre système démocratique et de la République.