Je veux tout d'abord remercier non seulement mes collègues du groupe Les Républicains, mais également tous nos collègues présents pour leur travail et leur engagement.
Au pas de charge, après avoir siégé cinq jours et cinq nuits, notre commission spéciale vient de terminer l'examen des articles de ce projet de loi confortant le respect des principes de la République. Ce texte est censé traduire la parole présidentielle prononcée aux Mureaux le 2 octobre dernier : le Président de la République avait alors dénoncé le séparatisme et l'islamisme radical qui s'infiltrent dans notre société. Au début, nous avions l'espoir que le Gouvernement tiendrait un discours clair et ferme, qu'il lutterait enfin contre ce phénomène qui met en danger la République. Nous y avons cru. Mais l'examen de ce texte nous laisse un goût amer. Il comporte sans nul doute quelques avancées, mais réglera-t-il vraiment le problème ? À force de reculer, à force d'éviter certains débats, nous en doutons. Il n'y a rien sur les prisons, rien sur l'immigration, rien sur le port du voile dans l'espace public. Nos concitoyens voient un grand nombre de leurs libertés remises en cause. En outre, le débat a été amputé en raison d'une application stricte de l'article 45 de la Constitution, écartant un grand nombre de nos amendements pourtant essentiels au débat démocratique.
Nous ne perdons pas espoir. Le débat en séance devra nous permettre d'avancer et d'enrichir ce projet de loi. Les députés du groupe Les Républicains souhaitent, pour l'avenir de la France et de la République, aboutir à un texte qui les protège réellement et qui s'attaque à ce poison qu'est le séparatisme, un mot qui a même disparu du titre du projet de loi.
À ce stade, nous voterons contre ce texte technique. Nous attendons un sursaut du Gouvernement, en séance, pour faire de la lutte contre l'islamisme une priorité de tous les instants.