Intervention de Meyer Habib

Réunion du lundi 7 juin 2021 à 16h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Nous débattons à nouveau du projet de loi confortant le respect des principes de la République. Avec mon groupe, nous avions accueilli favorablement ce texte faisant suite au discours des Mureaux du Président de la République. Nous accueillons dans le même état d'esprit cette nouvelle version du projet de loi, avec cependant quelques réserves.

L'islam radical, le séparatisme culturel et religieux, l'abandon des principes républicains dans de nombreux territoires fracturent la communauté nationale, poussent à la défiance et mènent parfois à des drames absolus comme celui de Samuel Paty, décapité – sans oublier les 270 autres Français massacrés.

Les islamistes pratiquent souvent la taqiya – la dissimulation. C'est pourquoi nous devons redoubler de vigilance. La laïcité, principe républicain essentiel, cardinal, dont l'islam politique est le premier ennemi, doit être défendue face à ses assauts. Il était donc absolument indispensable de faire évoluer la législation.

Nos débats dans l'hémicycle ont été particulièrement animés. En réalité, très peu d'amendements importants avaient été adoptés en première lecture, et le texte n'avait subi que peu de modifications sur le fond. Après son passage au Sénat, force est de constater qu'il a été largement modifié : alignement des obligations des salariés participant à une mission de service public sur celles des agents publics, interdiction du port des signes religieux ostentatoires ou encore financement des associations.

Nous regrettons que ces évolutions, dont certaines sont bienvenues, aient empêché la commission mixte paritaire d'être conclusive. Le renforcement de la neutralité des services publics, qui doivent être les digues infranchissables face au fait religieux, le contrôle financier des associations cultuelles, en particulier quand l'argent vient de l'étranger, ou encore des propositions pour lutter contre la haine en ligne, sont des ajouts au texte que nous soutenons pleinement. Je salue d'ailleurs la condamnation à cinq ans de prison, jeudi, à Cusset, d'un islamiste qui m'avait menacé de mort. J'étais présent, pour le regarder droit dans les yeux. Dans ses réquisitions, le parquet avait demandé sept ans d'emprisonnement.

Par ailleurs, concernant le volet éducation, je salue la position claire de nos collègues sénateurs afin d'éviter la stigmatisation des élèves qui reçoivent l'instruction à domicile. Garants d'une liberté fondamentale, nos collègues de la Haute Assemblée ont compris la nécessité de garder un régime de déclaration souple, tout en renforçant les capacités de contrôle pour détecter à la source les cas problématiques. Le texte s'est également enrichi de mesures utiles pour contrôler les dérives à l'école et lutter contre le décrochage scolaire.

Nous soutenons donc ce texte, malgré la crainte qu'il soit inopérant du fait de mesures insuffisamment ciblées, mais aussi parce que le volet social a été négligé. Le plan Borloo, par exemple, proposait de nombreuses solutions dont on aurait pu s'inspirer.

De plus, certaines propositions que nous avions faites et qui accroîtraient l'efficacité du texte seront à nouveau discutées. Je citerai, entre autres exemples, l'institution d'une fondation qui pourrait servir d'intermédiaire pour les fonds reçus de l'étranger afin d'éviter que le financeur soit aussi décisionnaire, et la création d'une infraction permettant de lutter efficacement contre des phénomènes de meute, caractérisés par l'affrontement entre groupes ethniques, sur fond de rivalités et de vengeances.

À titre personnel, j'émets une réserve sur l'interdiction des signes ostentatoires pour les mineurs dans l'espace public. Pourquoi devrait-on empêcher un jeune homme de 16 ans qui se rend à la synagogue ou une jeune fille de 15 ans qui va à l'église de porter une kippa ou une grande croix ? Ne nous le cachons pas : c'est l'islam politique, l'ennemi numéro un de la République.

Le projet de loi que nous allons étudier à nouveau est un texte majeur, d'urgence, qui déterminera l'état de concorde ou de discorde de notre société dans les années à venir. Les dispositions votées par le Sénat pour renforcer notre arsenal législatif sont bienvenues. Il ne faut pas avoir la main tremblante. Il convient d'assumer le combat contre un ennemi de l'intérieur qui gangrène la nation. Dotons-nous d'une République de combat. Comme le disait Euripide, « devant l'ennemi, il n'y a qu'un nom qui vaille : aux armes ! »

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