Je salue à mon tour votre constance, tout en la regrettant.
Madame la rapporteure, bien sûr, tout est traçable. Bien sûr, une enquête judiciaire approfondie permet sans doute de retrouver les auteurs de menaces, d'incitation à la haine raciale ou au meurtre. Mais, dans l'immense majorité des cas – et vous en avez été victime comme beaucoup d'entre nous –, quand on est menacé, la justice ne donne presque jamais suite parce que l'anonymat protège les auteurs de ce déferlement de haine et qu'elle est incapable de mener une enquête approfondie face aux millions de menaces émises sur les réseaux sociaux. L'affaire Mila est un symbole de cette dérive et si cette jeune fille mérite d'être protégée – sans doute plus que d'autres –, dans la plupart des cas, les condamnations sont extrêmement rares.
C'est pourquoi je plaide pour que les plateformes demandent une pièce d'identité. Ce n'est pas une atteinte aux libertés – contrairement aux menaces extrêmement graves proférées sur les réseaux. Si vos arguments sont constants, ils ne sont pas pertinents. Il vous faudra un jour rompre avec cette position idéologique et très naïve.