Compte tenu des discussions que nous avons eues à ce stade, il me paraît plus que nécessaire de préciser dans le texte que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Lorsque je vous entends affirmer, madame Vichnievsky, que les parents ont leur mot à dire, les bras m'en tombent ! Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants, et l'État n'a pas à leur imposer de choix. Il leur revient de faire le choix qui leur semble être le bon pour leurs enfants et la famille. C'est là où notre conception diffère fondamentalement de la vôtre.
Nous partageons votre volonté de lutter contre l'islam radical et le séparatisme, mais les moyens que vous employez ne sont pas les bons pour atteindre vos objectifs – nous vous l'avons dit tout au long de nos discussions. Pis, ces mesures sont des appels d'air !
Monsieur le ministre, nous disposons aujourd'hui des moyens administratifs pour contrôler la totalité des parents qui ont déclaré donner l'instruction en famille. Or ces contrôles ne sont pas faits. Avant d'envisager éventuellement de nouveaux dispositifs, faisons-les ! Assurez-nous qu'ils sont faits et démontrez-nous qu'il existe une proportion de cas problématiques telle qu'il faut restreindre la liberté de l'ensemble des familles.
Nous, Républicains, voulons garantir la liberté d'instruction pour les familles tout en luttant contre les dérives. Mais nous voulons cibler les dérives, non les familles qui assurent l'instruction en famille. C'est là une autre différence fondamentale entre vous et nous. Donnez-nous les chiffres précis qui nous imposeraient d'édicter une nouvelle réglementation pour l'instruction en famille. Malgré les débats que nous avons eus dans l'hémicycle, nous n'avons toujours pas ces éléments.