Naturellement, les membres du groupe Les Républicains ne voteront pas ce texte tel qu'il sort de la commission spéciale.
Je le répète : je déplore son travail de déconstruction du texte qu'avait opportunément bâti le Sénat, qui confortait les principes républicains face aux menaces islamistes et contenait des dispositions très fortes, comme l'interdiction du port du voile pour les accompagnants de sorties scolaires, du burkini, de tous signes religieux par des mineurs mais aussi l'interdiction des listes communautaires aux élections. Vous avez détruit tout cela.
Bien sûr, le projet de loi manque d'ambition et de courage. Contrairement à vous, je crois que nos concitoyens regardent avec beaucoup d'inquiétude la décrédibilisation de la parole publique : le Président de la République, le Premier ministre, le ministre de l'intérieur ont des mots et des discours très forts mais, au final, les actes sont d'une faiblesse insigne. C'est ce qui nourrit ce discrédit et ce qui fait que le « en même temps », slogan générique de cette majorité, est en fait un puissant facteur d'immobilisme.
Nous sommes face à des menaces grandissantes d'une extraordinaire gravité : la montée de l'islamisme est partout présente. Gérard Collomb avait de façon prémonitoire craint « que demain on puisse vivre face à face » et que nombre de quartiers de la République soient livrés aux islamistes et aux narcotrafiquants. Eh bien, nous y sommes, et je ne crois pas que ce texte, tel qu'il ressort de cette commission, sera, de quelque façon que ce soit, à même d'apporter une réponse pertinente et efficace à ces menaces.