Intervention de Marie-Pierre Rixain

Réunion du jeudi 17 décembre 2020 à 9h30
Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Pierre Rixain, présidente :

Les violences économiques étaient au cœur de notre colloque du 25 novembre. Le signalement de violences conjugales est-il un critère prioritaire de mutation pour échapper à cette situation ? Existe-t-il un accompagnement financier de l'État, à l'instar de certaines entreprises, auprès d'agents victimes de violences conjugales ? Lorsque l'auteur de telles violences est un agent public disposant d'un logement de fonction, la victime peut-elle continuer à en bénéficier, ne serait-ce que le temps de lui permettre de s'organiser ?

S'agissant de l'ENA, 35 à 37 % des candidats au concours d'entrée sont des femmes et elles représentent 36 à 38 % des élèves. On peine à atteindre les fameux 40 % et encore moins la parité. Un certain nombre d'éléments expliquant cette situation ont été identifiés, parmi lesquels les classes préparatoires. En effet, la question du vivier ne se pose pas, puisque 60 % des diplômés âgés de 25 à 34 ans sont des femmes. Pourquoi donc ne sont-elles pas plus nombreuses à se présenter au concours d'entrée ? Quelle est votre analyse ? Je suis convaincue que le concours d'entrée à l'école des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes est bien plus féminisé. Aux stéréotypes et aux biais s'ajoutent les conditions de formation. La promotion Molière avait dénoncé un certain nombre d'agissements sexistes à l'intérieur de l'école : les habitus envers les élèves femmes n'étaient pas les mêmes qu'envers les élèves hommes, l'idéal type du candidat et de l'élève énarque correspondait à des normes masculines, les attendus des maîtres de stage étaient différents à l'égards des femmes et la vie personnelle n'était pas prise en considération. Pour la fonction publique comme pour beaucoup d'autres secteurs sur lesquels nous travaillons, le frein est moins l'autocensure – je ne vois pas pourquoi les femmes seraient moins candidates à l'ENA – que les conditions d'enseignement. Les classements de sortie sont révélateurs des différenciations. Les attributions des postes restent stéréotypées.

Je vous sais gré de nous faire part des évolutions intervenues ces dernières années. Les chiffres du premier semestre 2020 sont en effet inédits et nous ne doutons pas de votre volonté d'aboutir à des résultats. Mais il faut noter aussi qu'il a fallu la loi Sauvadet pour que les 40 % soient atteints. Cela montre l'efficacité des quotas.

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