Intervention de Cédric O

Réunion du mercredi 10 mars 2021 à 16h00
Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Cédric O, secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des communications électroniques :

Concernant l'illectronisme, le budget est passé de 350 000 euros en 2017 à 250 millions d'euros cette année. L'accélération sur le sujet est donc notable et se concrétise par le financement de 4 000 postes de conseillers numériques pendant deux ans, financés par l'État dans tous les territoires. D'autres éléments sont déployés tels que le pass numérique. Je pense que l'action de l'État est reconnue par l'ensemble des acteurs du secteur de la médiation numérique. Ma difficulté est aujourd'hui de disposer des 4 000 conseillers numériques sur le terrain.

Par ailleurs, un sujet concernant les écoles techniques de formation existe en effet. Il me semblerait normal que nous puissions connaître le nombre de femmes dans chaque école et chaque formation. Je ne suis pas certain que cet indice existe. Il faudrait probablement en parler avec Frédérique Vidal. En termes de transparence, l'obligation de publier le nombre de femmes me semble une bonne idée dans un but comparatif. Comme le disent les acteurs de l'initiative Sista, il faut compter les femmes pour que les femmes comptent. Fixer des quotas dans les formations semble aujourd'hui compliqué. Néanmoins, davantage de transparence serait déjà une bonne avancée. Ce sujet concernant les établissements se réglera par la transparence et par une vigilance de la part des chefs d'établissement. Ce sujet se réglera en fait par la masse de femmes. Les conseils d'administration ont montré que, le jour où le pourcentage de femmes s'élève à 40 %, celles-ci osent prendre la parole car il n'existe plus la même pression sociale. Nous devons parvenir à une proportion entre 10 % et 30 % de femmes dans chaque formation.

Je constate une progression concernant l'investissement. Des décisions plus dures devront éventuellement être prises si nous observons un arrêt de cette progression. Pour répondre plus précisément au sujet des comités d'investissement, il me semble qu'un problème de base juridique se pose pour mener une action plus large que la puissance publique. S'agissant de Bpifrance en tant que telle, les équipes sont très féminines, notamment les équipes innovation de Paul-François Fournier. Nous pourrions fixer une règle concernant les équipes du LGPI et de Bpifrance mais je crois qu'il s'agit déjà de bons élèves en la matière. Une évaluation plus quantitative pourra éventuellement être réalisée.

Concernant le plan d'action d'année en année, je dénombre deux sujets. Tout d'abord, vous avez évoqué l'initiative Sista et l'obligation de résultat en fin de parcours. Par ailleurs, cette obligation de résultat doit être crédibilisée. Il en est de même pour la diversité. Une formation réelle des différents niveaux de management doit avoir lieu concernant ces biais, ce que promeut Sista. Cette formation prend du temps. Un plan de sensibilisation et de formation doit être défini, avec une feuille de route. Le travail réalisé par le collectif Sista me semble assez intéressant en la matière car il porte à la fois sur l'objectif final et sur le parcours pour y parvenir.

J'ai parlé du sujet de l'éducation avec Jean-Michel Blanquer. Ce sujet me semble double puisqu'il concerne les parents et les professeurs. L'avenir se joue dès maintenant. En effet, nous injectons davantage de numérique à l'école et nous formons les professeurs dans ce but. Dans le cadre de la formation des professeurs, inclure une sensibilisation sur les biais de genre est indispensable. La question est plus compliquée concernant les parents et les role models occupent une place importante.

Je crois que le sujet des différences de salaires n'est pas relatif à l'entrée dans les entreprises. L'écart des salaires se creuse plutôt en raison des congés maternité. Les femmes perdent de la vitesse et sont parfois réorientées vers d'autres postes. Les acteurs du Parental Act ont attaqué le problème de la différence en insistant sur l'importance de rendre le congé paternité obligatoire. Il faut évidemment forcer les hommes à effectuer un congé aussi long que celui des femmes. Nous connaissons tous les tenants du problème. Une durée d'un mois est déjà significative. Le sens de l'histoire est probablement de parvenir un jour à la même durée de congé du deuxième parent. L'exemple des pays scandinaves prouve qu'en cas de durée de congé similaire entre les hommes et les femmes, il n'existe pas d'écart de salaires.

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