Intervention de Maina Sage

Réunion du samedi 30 mai 2020 à 17h30
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

Plus de 300 étudiants s'ajoutent aux 627 Polynésiens en attente d'un retour, sans compter ceux « coincés » à l'étranger, notamment au Canada. Les trois vols du dispositif de continuité, prévu par l'État, pourront-ils être prolongés car ceux de juin ne suffiront pas ?

L'initiative « Outre-mer en commun », en partenariat avec l'AFD, consiste-t-il en un redéploiement ou des crédits nouveaux ? Il est essentiel de connaître l'effort supplémentaire réalisé, notamment en vue du printemps de l'évaluation, dont nous souhaiterions suivre les travaux en visioconférence.

L'aérien est primordial pour la Polynésie car, si le tourisme s'arrête, de nombreux secteurs cesseront leur activité. À cet égard, l'aide à Air Tahiti Nui comme à la compagnie locale, Air Tahiti, est capitale, notamment pour garantir la continuité intérieure de notre territoire. Nous vous demandons depuis plusieurs années de considérer l'exception que représente la Polynésie, seul territoire grand comme l'Europe, qui doit desservir 76 îles habitées.

Avec près de 1 300 emplois, 60 % de passagers résidents et une desserte de plus de 40 îles, Air Tahiti rend un réel service public. Quant à Air Tahiti Nui, malgré les efforts réalisés, les réponses apportées sont insuffisantes car la compagnie subira demain une distorsion de concurrence au profit d'Air France. Nous demandons au ministère des outre-mer de défendre nos compagnies régionales auprès de l'État, afin qu'elles soient aussi inscrites sur la liste des compagnies d'intérêt stratégiques, puisqu'elles font œuvre d'utilité publique en soutenant nos activités économiques, le fret et le lien avec nos territoires.

Il y a deux semaines, vous avez évoqué la création d'un groupe de travail sur le sujet avec chaque entreprise. Les compagnies indiquent que le travail n'est pas engagé, alors que chaque heure compte pour elles. Sans compagnie aérienne, il n'y a pas de touristes, donc pas de moyen de réactiver hôtels et prestataires d'activité.

Contrairement à d'autres, les compagnies du Pacifique sont locales : elles ont leur siège social dans nos territoires, elles y paient des impôts. Mais elles devront faire face à une distorsion de concurrence lorsque le flux touristique reviendra, puisque les autres compagnies auront bénéficié du chômage partiel et des aides exceptionnelles de l'État – Air France peut tout de même compter sur 7 milliards de prêts garantis.

Par ailleurs, la délégation a auditionné des représentants des médias audiovisuels, qui ont assuré l'information du public pendant la crise et garanti le pluralisme des expressions. Puisqu'ils maintenaient des activités, ils n'ont pas eu recours au chômage partiel. Il serait bon qu'une attention leur soit prêtée lors du prochain projet de loi de finances, pour prendre en compte la spécificité de leur métier.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.