Le tourisme est effectivement un moteur économique des territoires d'outre-mer. Les territoires ultramarins ont ainsi accueilli en 2013 2,5 millions de touristes, dont 700 000 touristes internationaux. Le tourisme y représente 10 % du PIB, soit un poids significatif. La mobilisation du gouvernement est et restera totale pour soutenir et relancer le tourisme outre-mer.
Compte tenu de l'interruption des transports à compter de la mise en place du confinement, le secteur du tourisme a été frappé de plein fouet et a payé un écot très lourd à cette pandémie. Les pertes sont ainsi estimées à 15 milliards d'euros par mois de confinement pour l'ensemble du tourisme national. C'est pourquoi il a été érigé en priorité nationale par le président de la République et qu'un plan global de 18 milliards d'euros a été annoncé en faveur de l'ensemble des territoires, métropolitain et ultramarins.
Depuis le début du déconfinement, des signes de reprise encourageants sont observés. Les réservations sont en hausse et la saison estivale devrait bénéficier d'un tourisme domestique plus important. Grâce aux territoires ultramarins, il est possible de faire le tour de monde en faisant le tour de la France.
Concernant spécifiquement les outre-mer, nous avons tenu à avoir des réunions avec les acteurs et les élus des territoires concernés (Caraïbes, Océan indien, Pacifique). J'ai par ailleurs plaidé pour que des feuilles de route territoriales et sectorielles soient élaborées par le Comité filière tourisme pour les territoires les plus touchés, dont les territoires ultramarins. Ces feuilles de route nous donnent un processus et une méthodologie pour poursuivre le travail dans les prochains mois.
Le Comité filière tourisme accueille des représentants du monde économique et du tourisme de l'Outre-mer.
Des fonds d'urgence ont également été bâtis en collaboration avec la banque des territoires. S'agissant des territoires ultramarins, ils ont bénéficié d'un abondement complémentaire. Alors que la banque des territoires accorde habituellement deux euros par habitant, l'abondement a permis d'atteindre cinq euros par habitant.
En matière de transport aérien, je rappelle que l'aéroport d'Orly a rouvert vendredi dernier. Il dessert les territoires d'outre-mer et monte en charge progressivement.
Compte tenu de la nécessité de concilier reprise et sécurité sanitaire, les évolutions ont été graduelles. Les réouvertures ont été progressives pour les activités touristiques et la fin de l'état d'urgence sanitaire prévue pour le 10 juillet devrait marquer une étape importante.
En plus de l'accroissement de la desserte aérienne des territoires ultramarins découlant de la suppression de l'autorisation de vol, la quatorzaine sera assouplie. Un test PCR devra être effectué dans les 48 à 72 heures précédant le vol, suivi d'un second test sept jours plus tard. Cette généralisation de l'expérimentation qui vous avait été présentée par Annick Girardin est bienvenue car la quatorzaine s'est révélée très pénalisante pour le secteur touristique ultramarin.
À propos des feuilles de route territoriales, les préfets et les hauts-commissaires ont été mandatés pour échanger avec les collectivités et les territoires et d'établir des diagnostics et des propositions d'actions.
Les premiers éléments qui nous sont parvenus révèlent que les collectivités ultramarines sont très mobilisées pour abonder les dispositifs nationaux et créer des dispositifs complémentaires. Elles ont aussi exprimé des attentes fortes concernant le rôle d'Atout France, bras armé de l'État en matière de tourisme, de promotion et d'ingénierie. Les territoires souhaitent aussi un renforcement des objectifs du tourisme durable et par ailleurs, plusieurs collectivités envisagent de déployer ces stratégies dans le cadre d'un contrat de destination.
Le trafic aérien est également un sujet de préoccupation récurrent. Les territoires s'interrogent sur la situation sanitaire des pays émetteurs de touristes – les États-Unis notamment – et s'inquiètent de la pérennité des compagnies aériennes qui assurent des dessertes locales.
Tous ces éléments sont en cours d'analyse et les feuilles de route devraient être finalisées d'ici la fin de l'année. Elles fixeront un cap à suivre.