Avec la crise sanitaire, un nombre important de néo-bacheliers de l'académie de La Réunion a préféré s'inscrire à l'Université de La Réunion. On dénombre plus de 1 300 inscrits supplémentaires, ce qui représente quatre années d'augmentation des effectifs – du jamais vu ! L'université doit accueillir un effectif record de 18 500 étudiants. Cette augmentation exige des moyens correspondants, si l'on veut éviter le décrochage universitaire et ne pas amplifier un taux d'échec déjà élevé en licence. Selon l'indicateur qui mesure le taux de passage de la L1 à la L2, moins de 8 étudiants sur 10 accèdent en un an à la deuxième année.
Par ailleurs, comment les étudiants ultramarins inscrits dans les universités de l'hexagone pourront-ils retourner dans leur foyer pour les vacances de fin d'année ? Pourront-ils bénéficier de la dérogation pour motif familial impérieux ? Les périodes de fête sont des moments délicats pour ceux qui sont loin de leur famille, et des répercussions en santé mentale sont à craindre. Il serait judicieux de leur permettre de retrouver leurs proches.
Je me réjouis que l'État finance intégralement le nouveau CHU de Guadeloupe, mais je m'interroge sur les surcoûts de fonctionnement liés aux spécificités géographiques et salariales. Depuis la mise en place de la tarification à l'activité en 2006, ils sont pris en compte à travers l'application de coefficients géographiques. Toutefois, ces coefficients ne sont plus corrélés et celui de La Réunion n'a été augmenté que de 1 point en treize ans. Plusieurs études ont montré les risques liés à ce décrochage, qui alimente un déficit structurel et finit par mettre à mal l'égalité d'accès aux soins. La crise sanitaire rend plus urgente encore cette revalorisation, qui n'a pourtant pas été inscrite à l'ordre du jour du Ségur de la santé. Un courrier en ce sens de l'ensemble des directeurs des CHU d'outre-mer demeure sans réponse. Êtes-vous prêt à impulser une déclinaison ultramarine du Ségur de la santé ?
En ces temps de crise où les sensibilités et les tensions s'exacerbent, les cas de violence conjugale et intrafamiliale se multiplient. Nous souhaiterions développer des antennes locales du 3919 et du 119, les numéros d'urgence pour les femmes et les enfants victimes, afin qu'ils puissent être accueillis en créole, leur langue maternelle.
Enfin, les dirigeants de la compagnie aérienne régionale Air Austral, que j'ai rencontrés hier, sont inquiets pour l'avenir de la compagnie ; ils demandent une exonération des charges sociales et un soutien fort du gouvernement.