Or seulement 20 % de la substance active contenue dans la semence est absorbée par la plante ; le reste se diffuse dans les sols, les cours d'eau et les nappes phréatiques, où elle subsiste jusqu'à vingt ans. De quoi nuire durablement aux abeilles et à l'ensemble de la faune !
Le Gouvernement nous assure que la dérogation ne sera accordée que si l'hiver est doux – mais, monsieur le ministre, concrètement, comment allez-vous vous y prendre ? Les agriculteurs achètent leurs semences par avance. Que croyez-vous qu'ils vont faire ? En acheter des enrobées et des non-enrobées et, en fonction de la météo, semer les unes ou les autres ? Voyons ! C'est totalement irréaliste ! Vous savez très bien que tous les cultivateurs achèteront des semences enrobées et que, quelle que soit la météo, ce seront ces semences-là qui se retrouveront dans les sols.
Le Gouvernement n'a rien fait pour éviter l'effondrement de la filière sucrière française. Pourtant, celle-ci était prévisible, car ses causes sont structurelles : elles sont liées à la libéralisation du marché mondial et à la suppression des quotas sucriers et du prix minimum garanti. C'est sur le plan économique qu'il convient d'agir, et non au moyen de pseudo-solutions agronomiques.