Ce débat est assez confus. Il serait bon de préciser certains chiffres. Pour la perte de rendement des betteraves, on a parlé de moins 40 % ou de moins 50 % ; la prévision est de moins 15 % en moyenne sur le territoire national – c'est l'Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS) qui le dit dans un document publié aujourd'hui. Et encore : c'est un calcul par rapport à la moyenne des cinq dernières années ; si l'on compare à la situation d'il y a cinq ans, cela représente à peu près la même production. Quatre sucreries ont fermé en France durant cette période : je ne vois pas de signe d'effondrement de la filière sucre qui serait lié à la jaunisse de la betterave – des difficultés dues à la compétition internationale et aux règles européennes, ça, en revanche, oui.
Tant qu'à parler d'effondrement, je vous renverrai à l'excellent article de MM. Francisco Sánchez-Bayo et Kris A.G. Wyckhuys sur celui des populations d'insectes : il y est indiqué que 80 % d'entre elles ont disparu au cours des vingt-cinq dernières années et que les néonicotinoïdes sont l'une des causes majeures de cet effondrement en raison de leur très grande toxicité, de leur faculté à se répandre partout, surtout ceux qui sont utilisés en enrobage, et de leur dégradation lente : l'imidaclopride a par exemple une demi-vie de 228 jours – chiffre fourni par l'agrochimie. Votre décision est un contresens historique !