Monsieur le ministre, le plan Pollinisation que vous évoquez n'est qu'un aspect d'un problème qui dépasse le sort des abeilles : la disparition de l'ensemble des insectes. L'abeille mellifère n'est pas la plus touchée, car son organisation en ruches lui permet de s'adapter à des menaces sérieuses. La situation est bien plus grave pour les abeilles sauvages et quantité d'autres insectes.
Il existe un consensus scientifique selon lequel nous assistons à un effondrement de la biodiversité inédit depuis 65 millions d'années, et nous nous interrogeons sur l'intérêt de reprendre l'utilisation des poisons les plus violents inventés par l'humanité. La réponse de bon sens est d'arrêter tout de suite de les utiliser pour passer à quelque chose d'autre.
M. Christian Huygue a cité un grand chimiste lors de son audition : la chimie scie la branche sur laquelle elle est assise. Plus nous utiliserons la chimie et les produits empoisonnants, plus nous construirons un désert biologique dans lequel un ravageur pourra venir ravager encore plus, et nous aboutirons à une impasse.