Monsieur le ministre, vous nous dites que vous êtes d'accord pour construire autre chose, et que sur le long terme il faut viser des pratiques d'agro‑écologie, des rotations, des haies, des parcelles plus petites, la diversité des paysages, des solutions biologiques et non chimiques, etc. Si on est d'accord avec ces solutions, de même qu'avec ce qui est proposé dans le rapport de l'INRAE qui vous a été remis, on ne l'est plus quand vous nous dites que vous allez à la fois réautoriser l'utilisation des néonicotinoïdes et travailler sur cette transition. C'est une injonction contradictoire au plan politique. Comment pouvez-vous avoir la confiance de la société et du monde agricole en vous lançant résolument dans ce nouveau modèle ?
Vous dites aussi qu'il faut établir une comparaison avec le référentiel existant. Mais on n'est plus en 2016, avant le vote de la loi. Ce que vous proposez aujourd'hui est une régression, pas un statu quo. En quoi cette mesure n'irait-elle pas à l'encontre du principe de non-régression environnementale tel qu'il est fixé à l'article L. 110-1 du code de l'environnement ?
Il faut s'engager dès maintenant dans l'agro-écologie telle qu'elle est définie dans l'excellente section du rapport de l'INRAE, et non après avoir réautorisé ce qui est l'emblème absolu de l'opposé du modèle d'agro-écologie.