Intervention de Julien Denormandie

Réunion du mardi 22 septembre 2020 à 17h35
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Julien Denormandie, ministre :

Monsieur Matthieu Orphelin, nous nous connaissons depuis longtemps et nous nous respectons mutuellement. Je reprendrai avec grand plaisir tous les documents sur lesquels nous avons travaillé depuis le début du mois de juillet pour expliquer en détail ce qui nous a conduits à présenter ce projet de loi.

Madame Delphine Batho, l'objectif n'est pas de proposer une autre molécule. Celles qui ont fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché par l'ANSES, comme le Movento ou le Teppeki, répondent à des règles d'utilisation et, de par leur infiltration, y compris lorsqu'elles sont utilisées en amont des nappes phréatiques, ont un impact sur l'environnement. Il faut toujours comparer les référentiels.

Les changements doivent passer par l'agro-écologie, et d'abord par la nature de la semence. Il faut trouver une semence de betterave n'ayant pas la même réaction dans son effet métabolique au virus inoculé par le puceron. On est en train de procéder au phénotype de toutes les semences. Aujourd'hui, on a seulement une piste sur un type de semence qui pourrait éviter un à deux des quatre types de pucerons véhiculant la maladie. C'est ce que l'INRAE m'a dit ce matin en me remettant son rapport.

Les changements passent aussi par le bio-contrôle, c'est-à-dire par des auxiliaires, coccinelles ou autres types d'insectes. Je suis convaincu qu'il faut davantage de haies, une diminution de la taille des parcelles, etc. On peut le décider, mais chacun a bien conscience que cela ne se fera pas en un été. Je mets au défi quiconque de planter une haie une année et de faire en sorte qu'on y trouve des coccinelles le printemps suivant. Si quelqu'un a trouvé la solution, j'achète et je l'invite à déjeuner !

Par ailleurs, comme vous le savez madame Delphine Batho, la rémanence dépend des molécules mais aussi beaucoup du type de sol, du PH, de son argile ou pas, des microbiotes qui le constituent. La rémanence – et je parle sous le contrôle du chimiste M. Jean-Luc Fugit – peut aller de quelques dizaines de jours jusqu'à 1 400 jours.

Enfin, vous nous accusez de vouloir nous aligner sur les autres. Mais en 2016 lorsque la loi a été votée, on savait déjà que les autres États européens avaient la possibilité d'utiliser les dérogations.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.