Vous connaissez par cœur ces négociations internationales, et vous savez très bien que la France ne peut aller dire à ses voisins, notamment aux Polonais, aux Belges ou aux Allemands, de tout arrêter. C'était déjà le cas sous le quinquennat précédent.
Je vous rejoins sur le Mercosur, et j'ai encore dit avant-hier qu'en l'état actuel, nous étions contre cet accord.
Monsieur Loïc Prud'homme, notre vision de l'économie est très différente de la vôtre. Je connais votre attachement à l'industrie et je sais que votre territoire a été marqué par des désastres industriels, notamment dans l'automobile. Vous dites qu'il faut arrêter les exportations de sucre. Imaginez qu'on transpose votre raisonnement aux entreprises automobiles de France. Je vous entends déjà crier au scandale sur le parking de ces usines. C'est une illusion de dire que la souveraineté consiste à produire franco-français. La souveraineté, c'est au contraire être fort, y compris à l'export. Je vous laisse aller exposer votre vision de l'économie à tous les employés des usines Renault et PSA qui sont sur nos territoires.
En revanche, s'agissant de l'alimentation, vous avez mille fois raison. Ce qu'il manque dans le titre de mon ministère, c'est le mot « nutrition ». Cela fait des années qu'on prend le sujet à l'envers : il faut commencer par la nutrition. Je suis d'accord avec vous quand vous dites qu'on mange trop de sucre, mais qui peut croire aujourd'hui que les Français auront cessé de manger du sucre dans deux ans ?