On mangera donc du sucre importé.
Hippocrate a dit que le premier des médicaments, c'était l'alimentation. Il ne faut jamais oublier que le ministère de l'agriculture et de l'alimentation est un ministère de santé publique. Moi, je ne l'oublierai jamais.
Je voudrais dire à M. Cédric Villani que ce n'est pas une injonction contradictoire : c'est une question de temporalité. Nous sommes confrontés à une temporalité de court terme, qui est de passer la difficulté du moment, et à une temporalité de long terme, qui est d'accompagner la transition agro-écologique. C'est précisément pourquoi nous présentons à la fois ce projet de loi et que nous mettons la « pression dans le tube » avec le plan de recherche et le plan de prévention, y compris en prévoyant des financements supplémentaires.
Monsieur François-Michel Lambert, je n'entrerai pas dans un débat sur l'étymologie du mot « souveraineté ». Je sais en tout cas qu'il n'y a pas de peuple fort sans une agriculture forte. C'était vrai il y a 3 000 ans, et je suis persuadé qu'il en sera encore ainsi dans 3 000 ans. La crise sanitaire que nous traversons montre toute la puissance de notre système agroalimentaire qui a été en mesure de résister, ce qui n'a pas été le cas partout ailleurs. Une agriculture forte, c'est à la fois une production locale et de l'exportation.
Sur le blé tendre, les deux critères que j'ai évoqués pour la betterave – culture méllifère, destruction d'une filière – ne sont pas réunis pour cette culture. Le principal défi de l'agriculture pour notre pays demain, c'est l'eau. Personne n'a encore trouvé la façon de faire pousser des plantes sans eau. La question des conflits d'usage de l'eau est vieille comme le monde et ne peut se régler que dans la concertation, mais celle-ci ne doit pas durer huit ou dix ans au risque que cela se passe mal. Il faut donc à la fois toujours plus de concertation et de la simplification afin que la concertation aboutisse. Derrière la question des zones intermédiaires qui est majeure, se pose celle de l'eau.